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Campagne du Soldat Léon André BENASSY

50éme Régiment d'Infanterie




Léon André BENASSY est classé service armé par décision du Conseil de Révision le 16 décembre 1914. Il est mobilisé le 19 février 1915 et rejoint le 165ème Régiment d'Infanterie qui se trouve dans le secteur de Consenvoye dans la Meuse.


Le 20 décembre, les 1er et 2ème bataillons du 165ème R. I. sont engagés dans un secteur connu déjà : le bois de Consenvoye. Le régiment, en liaison avec les chasseurs du lieutenant-colonel DRIANT, s'empare de la côte de Brabant et de la corne sud-est du bois de Consenvoye. Les chasseurs, plus éprouvés, se retirent et, du 23 décembre au 2 mai 1915, les deux bataillons vont tenir ce secteur dangereux, faisant constamment du combat rapproché et ayant à enregistrer tous les jours des pertes sensibles.

Inquiets de nos travaux, les Allemands attaquent violemment le 28 février et pénètrent dans une partie de notre première ligne. Une contre-attaque rapide du lieutenant VOUZELLE en reprend une partie. Une attaque est décidée pour reprendre le reste ; elle a lieu le 18 mars, exécutée par le 2ème bataillon. La plus grande partie du terrain perdu en février reste entre nos mains.

Le 3ème bataillon, après avoir participé le 12 avril à l'attaque de la cote 233 à Marcheville, où la 11ème compagnie subit des pertes sensibles, est détaché à la disposition du 15ème C. A. sur la rive gauche de la Meuse. Bientôt après les deux autres bataillons relevés par les chasseurs du lieutenant-colonel DRIANT, viennent rejoindre le 3ème bataillon pour tenir le secteur de Bethincourt – Forges, jusqu'au 20 août.



Léon André BENASSY passe au 110ème Régiment d'Infanterie le 1er mai 1915.



Dans la nuit du 10 au 11 mai 1915 le 110ème Régiment d'In fanterie est remplacé par le 126ème. Du 13 mai au 20 août le régiment ne quitte pas le secteur de de la Miette et du Choléra. L'ennemi est calme et son activité se manifeste par l'envoi de bombes dans nos tranchées situées en avant du Bois Carré.

Septembre se passe en travaux, en prévision d'une attaque, tout le terrain entre le Bois Blanc et la ferme du Choléra se transforme sous la pelle des travailleurs.

Le 26 septembre 1915 un simulacre d'attaque est réalisé. Les Bataillons au Bois de Chauffour, le long de la route 44, au pied du fort de Brimont, tiennent un secteur de tout repos.

Du 21 octobre au 13 novembre le régiment est à Sapigneul. le 13 novembre il remplace le 34ème d'Infanterie aux environs de Pontavert. Il tient d'abord les lignes en avant du Bois des Buttes et de la Butte de l'Edmond, puis prend comme limite à gauche le moulin de Pontoy et à droite les marais de Ployon.

Ainsise passe l'hiver pluvieux de 1915.



Léon André BENASSY passe au 50ème Régiment d'Infanterie le 3 décembre 1915.



L’artillerie allemande est très active, les premières lignes souffrent des grenades à fusil et des « seaux à charbon », mais l’infanterie ennemie paraît avoir perdu toute intention agressive. D’ailleurs, pour eux, comme pour nous, arrive un nouvel ennemi : la pluie qui, dans la terre extrêmement fine et grasse des vergers de Neuville, menace de destruction rapide toutes les organisations, cause l’éboulement des parois, transforme les tranchées et boyaux en lits de boue épaisse dans laquelle on s’enfonce jusqu’aux cuisses et où l’on risque de s’enliser. Au commencement de décembre la situation créée par la boue devient inquiétante. Malgré tous les renforts, le 10 décembre 1915, la circulation est interrompue : les premières lignes sont menacées de manquer de ravitaillement ; il y a de nombreux pieds gelés. Et, par surcroît, il y a des indices certains que les allemands ont creusé des mines sous la ligne des guetteurs.

Ce sera la même situation pendant tout le mois de décembre 1915 et le mois de janvier 1916. Aux mines allemandes, sont opposées des contre-mines ; les tranchées menacées sont en partie évacuées. Le séjour au secteur est de huit jours ; quand vient la relève, on éprouve un grand soulagement certes, mais que la marche est pénible pour ces hommes dont la plupart ont les pieds tuméfiés, qui portent un sac surchargé et dont les vêtements, capote, culotte, molletières, les couvertures et toiles de tente, les musettes sont encore alourdies par la boue formant sur toutes choses un enduit épais! On se traîne en geignant jusqu’à la chaussée Brunehaut.

Le 25 janvier 1916, au sixième jour de repos, le régiment est alerté, puis embarqué en auto, débarque à Ecoivres et gagne Maroeuil et environs. Les mines ont sauté, creusant des entonnoirs énormes. Le secteur est de plus en plus agité ; c’est la lutte continuelle pour les entonnoirs.

Et le régiment s’éloigne définitivement de cette région où il a connu de si rudes journées, où il a lutté si héroïquement, sans défaillance, pendant plus de cinq mois.



Verdun - du 5 avril 1916 au 25 juin 1916 .


Quelques marches, embarquement à Frévent, débarquement à Ailly sur Noye et à partir du 18 mars 1916, repos dans la région d’Esclainvillers, Sourdon, Chirmont. Dans l’esprit de tous, c’est le grand repos, un mois de moins. Mais le 30 mars 1916, nouvel embarquement. Comme toujours, la destination est inconnue, mais personne ne doute que ce soit Verdun. En effet, on débarque à Demange aux Eaux (Nord de Gondrecourt) et le régiment le 1er avril au soir, occupe les cantonnements de Hévillers, Villers le Sec, Traveray, le 5 avril il s’installe dans le secteur de Charny qui est à peu près complétement dépourvu d’organisation défensives. Il faut tout créer et vite : tranchées, boyaux, défense du village. Commencé immédiatement, le travail se poursuit nuit et jour. Protégé par la Meuse qui, devant la côte du Talou, infléchit son cours vers l’ouest, le secteur n’a guère à craindre d’attaque par surprise, mais les bombardements, notamment sur le village et la gare de Charny, sont fréquents et parfois terribles. Le 19 juin 1916, le P.C. du Colonel, établi dans une carrière à hauteur de l’ouvrage de Charny, est l’objet d’un tir de destruction par obus de très gros calibre. Le séjour dans la zone de Verdun dure jusqu’au 25 juin 1916.

Dans cette longue période, le 50ème Régiment d'Infanterie n’a ni attaqué ni été attaqué, mais il a fourni une somme de travail énorme, tantôt dans son secteur, tantôt sur la rive droite de la Meuse (à l’ouest de Thiaumont ou sur la cote de Froideterre). Il n’a joui que de deux courts repos, au bivouac, dont le premier, fin avril, commencé dans la boue épouvantable du bois de Nixéville, s’est terminé par un séjour pénible à la citadelle de Verdun, séjour d’ailleurs coupé par les travaux sur la rive droite. Enfin et surtout peut-être, il a assisté chaque jour, bien placé pour cela, aux terribles préparations d’artillerie allemandes, aux attaques. Il a suivi avec une inquiétude profonde les fluctuations de la première ligne, les indices de l’avance allemande. Sans être très grave, ses pertes comptent 153 tués ou blessés dont 5 officiers.



L'Aisne - du 18 juillet 1916 au 15 septembre 1916 .


Il va prendre dans l’Aisne le secteur d’Oulches : bonne organisation défensive, bons abris, artillerie peu active, quelques minenwerfer certains jours plus actifs. Mais là comme partout où il passe, le 50ème travaille, améliore, crée même sur toute l’étendue de son front une tranchée, calquée à bonne distance d’assaut, sur le tracé de la première ligne allemande et pouvant servir de tranchée de départ.

Les Allemands occupent une position dominante, mais les ravins profonds, les bois permettent de circuler sans être vu. Secteur de repos, où, au surplus, on commence à connaître les coopératives avancées si appréciées de tous. Le séjour y dure jusqu’au 15 septembre 1916. Instructions et manœuvres au camp de Dravegny, études des nouvelles formations d’assaut, préparation à l’entrée dans la bataille de la Somme. Le régiment n’entrera en secteur à Barieux que le 25 novembre 1916, après avoir exécuté pendant un mois environ des travaux de défense sur le territoire avancé du camp retranché de Paris (Coeuvres et Valsery).



La Somme - du 25 novembre 1916 au 3 février 1917 .


Barieux est situé au fond d’un ravin orienté ouest-est qui aboutit à la Somme. Des deux flancs du ravin, l’ennemi a des vues d’enfilade sur nos lignes, mais il en est de même pour nous. Des deux côtés il faut éviter avec soin de se montrer, car mitrailleuses et canons sont aux aguets. Or leur densité est grande, leur activité aussi. On travaille à l’équipement du secteur, à l’étude détaillée du terrain. Chaque bataillon reconnaît sa zone d’action, puis on va au repos, dans les camps près de Cappy et de Morcourt. Le temps est mauvais, la pluie a transformé ces camps en champs de boue et elle continue à tomber. Le 50ème attaquera en première ligne. Ce sera une grande attaque d’ensemble appuyée par une très puissante artillerie.

Déception générale, le 10 décembre 1916, on n’attaque plus. Il ne s’agit plus que de lutter d’abord contre la boue, plus tard contre un froid terrible. Et cela durera pendant les mois de décembre et de janvier, avec de temps en temps de violents bombardements par torpilles et obus toxiques et les tentatives de quelques reconnaissances ennemies convenablement reçues.

Le 3 février 1917, le 50ème quitte définitivement le secteur



Maisons de Champagne - les 8, 9 et 10 mars 1917 .


Deux étapes à pied après relève, huit jours à Camon (prés d’Amiens), par un froid terrible et sans moyens de chauffage et embarquement. Débarquement le 15 février 1917 à Valmy, cantonnement à Hans et Somme Tourbe. Mais les Allemands viennent d’attaquer dans le secteur de Maisons de Champagne. Ils ont obtenu un succès qui, entre autres avantages, leur donne un observatoire important (côte 185). Pour parer à une avance plus grande, le commandement n’a guère sous la main que le 50ème qui vient de débarquer. Deux bataillons se portent donc dans la nuit du 15 au 16 février 1917 au camp des Pins, situé un peu au sud de Minaucourt, prêts à intervenir, grenades distribuées. Ils n’ont pas à intervenir et rentrent au cantonnement de Hans dans la nuit du 17 au 18 mars. Mais le 25 mars 1917, le régiment prend à son compte le secteur sur lequel s’est produit l’attaque. C’est pour l’organiser, évidemment ce secteur est en bien mauvais état, la tranchée de première ligne n’est même pas continue, les organisations anciennes sont démolies.

Le 2 mars 1917, les ordres sont totalement changés ; il faut reprendre le terrain perdu par les prédécesseurs. Le 50ème est chargé de cette mission ; il aura trois jours pour s’y préparer à l’arrière. Avant la relève, l’occupation du secteur est modifiée conformément au dispositif d’attaque. En hâte on crée les dépôts de munitions, d’outils, de matériel. Trois jours pour se préparer, ce serait suffisant s’il faisait beau. Mais le 5 mars 1917 il neige.

L’attaque, fixée au 8 mars 1917. On ne se dissimule point que, pour enlever sur un front de 1500 mètres une position jalonnée par des ouvrages munis de solides abris (comme l’ouvrage Guerlais, l’ouvrage Gallois, le réduit de Maisons de Champagne), défendus par de nombreuses mitrailleuses et, on peut le craindre par toute l’artillerie qui a servi à l’attaque, il faut des moyens matériels puissants.

Dans la nuit du 6 au 7 mars, le régiment reprend le secteur. Il y a peu d’abris, certaines unités n’en ont pas du tout. Il faut donc s’installer dans la tranchée même par un froid très vif et, de jour, il faudr éviter tout mouvement pour ne pas déceler la densité d’occupation. Le 7 mars au matin, il neige. La préparation commence, les destructions sont poursuivies toute la journée avec des moyens réduits. L’ennemi réagit assez peu. Elles sont reprises avec plus de violence le 8 mars 1917, dès le jour. Le temps est toujours aussi mauvais, la tempête de neige augmente d’intensité, il fait un vent très fort. Aucun ballon ne peut tenir l’air, aucun avion ne peut voler. Quelques coups courts de 155 et de 75 causent des pertes dans la tranchée de départ, surtout au bataillon de droite, où toute une section, y compris l’officier est enterrée dans un abri par un de ces coups malheureux. Vers 13 heures, les allemands déclenchent un tir de contre-préparation dont les coups précis suivent les tranchées pour un écrasement méthodique.

Il y a là un ensemble terrible de mauvaises conditions. L’attaque est pour 14h40. Les trois bataillons sont sur le terrain, marchant en vagues régulières, en un ordre parfait. La plupart des objectifs sont atteints : Maisons de Champagne, ouvrage Gallois, avancée de l’ouvrage Guerlais. Les prisonniers affluent vers l’arrière. Mais l’attaque sur la côte 185 a été prise sous un feu violent de mitrailleuses qui, dès le départ lui a fait subir des pertes importantes et finalement l’a arrêtée avant qu’elle ait pu aborder la tranchée de Posen. A gauche, la partie nord de Guerlais est entourée de fils de fer intacts, défendue par une garnison munie de mitrailleuses nombreuses, bien approvisionnée en grenades ; devant cet ouvrage les assaillants ont été décimés sans résultat. Mais on compte sur le combat à la grenade pour compléter partout la conquête. La contre-préparation allemande s’est transformée très vite après l’instant de l’attaque en un violent barrage.

L’infanterie allemande a l’avantage de pouvoir se mouvoir à l’abri des vues en arrière du mouvement de terrain de la cote 185. Cela lui permet de préparer aussitôt des contre-attaques appuyées d’une façon précise par l’artillerie que règle admirablement l’observatoire de 185. Le combat à la grenade, les corps à corps durent toute la soirée du 8 mars et toute la nuit.







Léon André BENASSY décède le 11 mars 1916 à Neuville Saint Waast


Il est décoré de la Croix de Guerre étoile de bronze

Il est décoré de la Médaille Militaire à titre posthume.





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